22 septembre 2009

Dans l'attente



Ah ça ferait un beau titre de film français ça hein! Bon bref.

- Jacques Audiard dans le magazine UGC Illimité:

"Quand j'ai regarde l'éventail des acteurs français, j'ai eu comme un trou noir: c'était encore et toujours les mêmes têtes d'affiche, les mêmes "valeurs sûres". Et, lorsque je me suis mis à imaginer ce que pourrait être mon prochain film, le champ était tellement limité que je ne voyais absolument personne sur les épaules de qui faire reposer une histoire".

Ô que c'est vrai, et incroyable comment je ressens la même chose en ce moment en scannant les visages des acteurs célèbres français, même si ce n'est que pour des rôles théoriques. J'ai l'impression de ne voir et ne ressentir que toujours la même "énergie", ce côté un peu bourrin/cash, Cornillac/Lellouche/Magimel/Cassel. Et chez les un peu plus jeunes, tous avec la même tête (littéralement), des bruns un peu mal rasés, yeux de braise, avec des touffes de cheveux sur la tête.
J'avais rencontré le même problème lorsqu'il s'était agi (ma conjuguaison préférée) de caster le père du PORTAIL: j'avais l'impression de voir toujours les mêmes, tous dans le même mood, aucun ou presque ne dégageant quelque chose de doux, d'apaisé, d'intime. C'était étrange. Bon faut dire aussi que je m'y étais pris au dernier moment donc bon...


- Pour réussir dans le cinéma, je conseillerai au gens: de la motivation / voir des films / écrire... et savoir attendre des putains de coup de fil.
J'ai l'impression de vivre dans un monde où PERSONNE. NE RAPPELLE. JAMAIS. Jamais. C'est simple. Les gens tu leur laisse des messages où leur envoie des mails, et en gros c'est parti, t'attends. Des fois pour toujours. C'est super chaud.


- J'ai pas mal d'écriture à faire en ce moment donc c'est cool. Le problème, comme beaucoup de gens de ma génération, c'est que j'ai un attention span de 30 secondes. Internet, le machin, le téléphone, et ces putains d'onglets que j'ouvre en pagaille pour tout regarder et rien oublier de ce que je voulais consulter. Bref donc autrement dit pour se concentrer et vraiment se poser et ECRIRE, il faut de la discipline.

J'ai trouvé un truc génial qui s'appelle Temptation Blocker, un petit logiciel où tu coche les programmes de ton ordi que tu veux bloquer, tu donnes une limite de temps, et hop: bloqués. C'est téléchargeable ici. En fait c'est une version un peu améliorée du système de chronomètre que j'avais utilisé en écrivant mon premier long: je me fixais une durée mini de 2 heures/jour et je lançais le chrono lorsque je me mettais à taper, et je le stoppais dès que je m'arrêtai. Donc les deux heures étaient étalées sur la journée mais voilà... J'ai vu que Don Roos avait un système similaire.

- J'ai enfin vu DISTRICT 9. D'habitude on entend parler de films de science-fiction qui cachent un sous-texte métaphorique. Ici, c'est le contraire: c'est un pur vrai film de SF/geek déguisé en film métaphorique. En tout cas ça commence violemment comme ça avant de partir dans un délire assez inattendu du coup.

- J'ai rematé LA PASSION DU CHRIST l'autre jour que j'avais pas vu depuis le ciné. Ca reste quand même une curiosité ce film... Ce qui m'a fait plaisir c'était de mater un film sans connaître la tronche de TOUT LE MONDE dedans (on en reviens à ce que je disais au début... et d'ailleurs ce que j'ai ressenti devant DISTRICT 9 aussi). Bon ensuite y a un côté violemment caricatural assez fatiguant.
Du coup je me suis mis à penser (ouais!): un personnage c'est

1. une gueule
2. des actions
3. des dialogues.

Or, dans le film de Gibson, certains des méchants, je pense notamment aux mecs qui fouettent le Christ avec des putains de griffes là, sont en gros des persos où chacun des trois éléments sont alignés. Je m'explique:
1. ils ont des gueules d'enculés
2. ils font des gestes d'enculés (fouetter le Christ!)
3. ils disent des phrases d'enculés.

Ca m'a fait penser à ce que j'avais entendu récemment dans la bouche d'un mec que j'aime bien, Billy Ray, au sujet des mauvais scénarios qu'il avait pu lire au cours de sa vie: il s'étonnait du nombre de scripts où il n'y avait pas de sous-texte. Autrement dit: où les personnages, en gros, disaient ce qu'ils pensent.
Il schématise à fond, bien évidemment, mais je trouve ça assez bien vu. Et je me dis que si, sur chaque personnage qu'on crée/caste, on veille à ne pas totalement aligner les trois élements (gueule/action/paroles), on peut s'en sortir pas mal. Ca aurait été tellement bien que les bourreaux de LA PASSION DU CHRIST ait des gueules de gentil. Encore une fois j'exagère, mais bon voilà... et c'est un peu (là aussi on y reviens) ce que j'avais voulu faire avec le père dans LE PORTAIL.

- En parlant du PORTAIL, il est PRESQUE fini, mais vraiment! Vraiment. Il est presque fini.
Je vais descendre au Festival Tous Courts à Aix du 29 novembre au 5 décembre d'ailleurs. Si LE PORTAIL est pris, tant mieux, sinon j'essaierai quand même de le vendre au Marché du film.

- Comment ça se fait que les titres de films étrangers sont presque souvent traduits, et les noms d'albums ou de chansons jamais ?

- Intéressant aussi comment, sur la couverture d'un roman, on peut mettre la photo de l'auteur. Mais vous avez déjà vu ça sur une affiche de film ? (sauf l'affiche "teaser" du DESTIN, ça compte pas ça)

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